Tous les articles par Sl@pinou

Stevie Wonder : la légende vivante

Stevie Wonder

Stevie Wonder

Tout le monde connait son nom, beaucoup moins sa musique. Et pourtant, Stevland Hardaway Judkins -de son nom de naissance- est aujourd’hui l’artiste le plus repris et le plus samplé au monde, loin devant les Beattles, Bob Dylan, et autres références musicales de l’ère moderne (comprendre : depuis qu’on fait autre chose que du claveçin dans les églises…). Multi-instrumentiste aveugle et surdoué, Stevie Wonder est aussi le musicien le plus récompensé, cumulant Grammy Awards et une trentaine de hits classés en cinq décennies.

Mais cette réalité ne témoigne même pas encore suffisamment de l’impact que la musique de Stevie Wonder a eu, et a toujours, sur l’ensemble du spectre musical, et pas seulement des genres déscendants de la musique noire américaine du siècle dernier, si éloignés soient-ils. Car dans tous les registres et à tous les étages, on retrouve des artistes qui se sont inspiré, voir même qui ont carrément ré-arrangé les titres d’un des derniers monuments de la soul. Pour rappel, à part Al Green et George Benson, toutes les icônes de l’époque bénie de la soul nous ont quitté. Pour ne citer qu’eux : Ray Charles, James Brown, Barry White, Ottis Redding, Isaac Hayes, Marvin Gaye et plus récemment le grand Michael Jackson… Histoire d’une légende (encore) vivante…

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Adele, son remix et mon site du moment

Adele

Adele

Triple coup de coeur aujourd’hui, même si on reste sur le thème de la musique. On va commencer par l’artiste : il s’agit d’Adele. Depuis Joss Stone, c’est la seule londonienne qui m’a remué musicalement, et logiquement, c’est encore une voix soul… On ne se refait pas ! Alors oui c’est de la pop, oui c’est un style vu et revu, mais cette fille dégage une folie et une énergie dingue !

Sur le papier, tout décrivait Adele comme une nouvelle cousine germaine de Lily Allen, une petite sœur de Kate Nash, une amie – plus enrobée – d’Amy Winehouse. Très jeune, la demoiselle vit encore chez sa mère à Brixton, s’exprime avec un accent cockney à faire passer Mike Skinner pour un péquenaud américain et affiche un physique british en diable.

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Lizz Wright – Fellowship : nouvel album

Lizz Wright - Fellowship [2010]

Lizz Wright – Fellowship

Décidément, la garde-robe de Lizz Wright ne ressemble pas à celle de Beyoncé. Sur son précédent disque, The Orchard, elle se présentait en robe de vestale africaine au milieu d’un parterre de lierre sauvage. Sur celui-ci, elle opte pour une toilette à dos nu complètement désuète dont elle soulève les plis fleuris au bord d’une route de campagne, comme si elle partait danser le jitterburg à la kermesse paroissiale (comme si elle courait faire pipi dans le premier fossé, penseront les plus espiègles).

 

Pourtant, malgré les apparences, cette chanteuse trentenaire n’a rien de démodé. Au contraire. Remonter en sa compagnie le cours du grand fleuve musical afroaméricain jusqu’à sa source, le gospel, revient même à faire un grand pas (spirituel) en avant. Prodige qui tient d’abord à son histoire personnelle mais aussi à sa versatilité. Fille de pasteur pentecôtiste d’une petite ville de Géorgie, elle s’immerge dans le répertoire traditionnel avec autant d’aisance, d’abandon et de ferveur que certaines grandes aînées comme Mahalia Jackson ou Aretha Franklin

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Dimitri From Paris : la disco façon French Touch

Dimitri From Paris - A Night At The Playboy Mansion

Dimitri From Paris – A Night At The Playboy Mansion

Aujourd’hui je vais vous parler un petit peu d’Electro, autre mouvement musical vaste et éclectique, ou le sublime côtoie la serpillère, mais ou je ne me permettrai pas de porter de jugements de valeur, les goûts et les couleurs ne se discutant pas.

House, musique électronique descendante direct de la Techno et de la Dance, mais alimentée par des rythmiques funky et autre vocalises « so Soul ». C’est au milieu des années 90 que cette musique envahit nos Dancefloors, avec, comme souvent dans l’Electro, sa flopée de DeeJays français à forte renommée. Pour ne citer que les plus connus : Bob Sinclar, Étienne de Crecy, Antoine Clamaran, Joey Negro et autres Daft Punk… Ce groupuscule nocturne finira, sans le savoir, par créer un genre unique en matière d’House : la French Touch. Aujourd’hui encore, ce « label » accompagne chaque nouvel artiste en provenance de l’hexagone, avec rarement autant de légitimité que ses aïeux, mais garantit souvent un bon succès commercial (cf. David ‘128bpm’ Guetta).

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George Benson : le guitariste magicien

George Benson

George Benson et sa guitare fétiche

George Benson fait partie de ces artistes connus, dont on sait qu’ils ont un jour flirté avec les Top Charts, mais dont on oublie très souvent l’exceptionnelle carrière qui les propulse au rang d’artistes qui ont marqué, durablement, leur époque. Monsieur « Tout le monde » ne jurera (à juste titre d’ailleurs) que par son célebrissime Give me the night, tiré de l’album du même nom et qui a la particularité d’avoir été produit par un autre magicien Quincy Jones. On notera qu’en 2 ans de temps, Quincy aura tout de même produit Off the Wall pour Michael Jackson et donc Give me the night pour George Benson… Ça rigole moins au fond là !

Donc non, je ne suis pas tout le monde, et, comme à mon habitude, je vous déterre un album estampillé « Les vrais savent… » Ils savent surtout qu’avant d’être funky, « le George » c’est quand même un jazzman hors pair, aux inspirations soul, à la voix de velours, et, surtout, au son de lead guitar unique. Les soixante-huitards, à la culture musicale au-dessus de la moyenne que j’ai pu rencontré, m’ont garanti qu’ils avaient écouté au moins une fois In flight (l’album en question donc) dans leur jeunesse, et quelques uns même le citent parmi leurs albums préférés aux côtés de Musiquarium de Stevie Wonder, de Shaft (BO du film du même nom) d’Isaac Hayes ou encore de la panoplie des albums de James Brown de l’époque. En bref, un album référence pour tout bon amoureux de black music des années 70 (disco mis à part bien sûr…).

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Joss Stone : de la Soul, tout simplement

Joss Stone

Joss Stone

Mai 2003. 20h15 heure locale. Club branché du centre de Londres. Un service d’ordre inhabituel. Mon teint « anglais » et ma tenue French Touch (classe et décontracté) me permet de pénétrer aisément ce lieu mythique qu’est le Camden. J’ai hypothéqué ma Grand-Mère pour 5 heures passées dans ce bar, mais je ne le regrette pas…

Ambiance Jazzy, feutrée et très chaleureuse, je me demande même si je suis toujours en Angleterre… On se dirige difficilement vers les tables au bord de la scène, on s’installe, le temps de commander une bouteille de vin français (d’où l’hypothèque), et le show démarre dans la foulée. La lumière se tamise et une blonde sexy de 20 ans (je ne saurais qu’après qu’elle venait d’en avoir 16), débarque pieds nus (habitude qu’elle a gardé d’ailleurs), tenue baba-cool, sous des applaudissements timides. Un petit bonjour de la sirène sur fond de basse bien Soul, un réglage micro maladroit, 2-3 petits coucous à la famille et aux amis présents, et la petite stressée se met à balancer doucement ses hanches sur une musique qui commence à se faire entendre…

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Jazz : Lizz Wright, une voix, un univers, un coup de coeur…

Lizz Wright

Lizz Wright : une voix en or

Premier billet musical pour vous parler d’une chanteuse assez méconnue du grand public, ce qui ne m’étonne pas dans un monde ou on privilégie l’esthétisme et l’aspect banquable (prononcez ban-quai-beule xD) de l’artiste bien avant un quelconque talent.

Lizz Wright est la chanteuse noire typique de celles que l’on peut rencontrer dans le sud des Etats-Unis : une histoire familale bercée par la ségrégation, ou le Gospel est ancré profondément dans les communautés afro, et ce dès le plus jeune âge.

Sa musique ne triche pas sur ses origines : du Jazz tout d’abord, ce serait un gâchis de faire du Métal avec une voix aussi ronde et chaleureuse. De la soul, celle qui fait chavirer les coeurs plutôt que celle qui fait danser, et cette petite touche de Country/folk bien sudiste… Ce savoureux mélange nous fait tout de suite penser à un monument de la musique noire américaine : Ray Charles, dont la réussite dans le mélange des styles n’est plus à démontrer.

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